le pacte de bondy

Publié le par stan

Ségolène Royal lance son "pacte de Bondy".


La candidate socialiste s'est engagée samedi devant le huitième Parlement des banlieues réuni dans cette ville de Seine-Saint-Denis à garantir le "droit d'accéder au premier emploi" pour les jeunes issus des quartiers populaires.
"Je veux que la République partout réalise ce droit d'accès au premier emploi, et j'en fais le serment devant vous", a déclaré la candidate socialiste devant 400 personnes réunies par l'association Agir pour la citoyenneté fondée par Karim Zeribi, ancien conseiller de Jean-Pierre Chevènement.
Un an après les émeutes dans les banlieues, Ségolène Royal a estimé que le "métissage" était "une chance pour la France" et qu'il fallait qu'elle "se regarde telle qu'elle est sans frilosité". "Nous sommes l'un des pays les plus en retard par rapport à cette question-là", a-t-elle déploré. Le taux de chômage des jeunes en zone urbaine sensible (ZUS), souvent victimes de discriminations à l'embauche, atteignait 38% fin 2005, le double de la moyenne nationale.
Très attachée à la sémantique, Ségolène Royal a souhaité que la France "arrête de parler de Français de souche, comme s'il y en avait d'autres de branchage et de feuillage", ou de "première, de deuxième ou de troisième génération, ce qu'elle ne fait jamais pour des jeunes issus des pays européens".
"Moi, je ne pose pas un regard de condescendance ou de misérabilisme sur les quartiers", a poursuivi la candidate socialiste.
"La France non seulement a besoin de vous mais c'est vous qui êtes l'avenir de la France", a-t-elle lancée, très applaudie par les habitants des quartiers venus de plusieurs régions de France.
Elle a qualifié cette question "d'enjeu majeur" pour la République française. "Nous avons l'obligation de le faire. C'est une question de survie. C'est la condition-même de la relance de la machine économique", a-t-elle dit.
Désireuse de montrer que sa campagne "est déjà dans la réalisation", la présidente de la région Poitou-Charentes s'est engagée à mettre en place "dès maintenant" dans tous les quartiers des "ateliers de la création" pour aider les jeunes diplômés à créer une entreprise. Les jeunes pourront être parrainés par des chefs d'entreprises ayant connu les mêmes difficultés. Ils recevront des subventions de 2.000 à 10.000 euros, débloquées immédiatement.
La candidate, qui a réuni jeudi l'ensemble des présidents de région socialistes (20 sur 22), a précisé que cette opération serait financée par les conseils régionaux.
Ségolène Royal s'est par ailleurs engagée à formuler des propositions pour les jeunes sans qualification. Elle a notamment envisagé la possibilité de "reprendre les emplois-jeunes" et la nécessité de "remettre à plat" les zones franches urbaines créées par la droite pour durcir les contreparties demandées aux entreprises en matière d'emploi.
La candidate a enfin repris à son compte la proposition faite par le Parlement des banlieues de créer des emplois parentaux inspirés des emplois-jeunes "pour que chaque adulte ait le sentiment de son utilité et puisse transmettre à ses enfants le sens de l'effort et de la dignité au travail".
Mme Royal a promis au Parlement des banlieues de travailler avec lui sur tous ces sujets et s'est engagée à revenir devant lui fin janvier, à l'issue de sa période d'écoute destinée à préparer son projet présidentiel.
La candidate a vu dans cette démarche une illustration de sa "campagne participative". Au passage, elle a répondu à Nicolas Sarkozy, qui moquait jeudi soir sur TF1 sa "démocratie participative" synonyme selon lui de "panne d'idées", en réaffirmant son credo que les citoyens sont "les meilleurs experts de ce qui les concernent".
Un discours bien différent de celui qu'elle avait tenu en mai dernier à Bondy, lorsqu'elle avait prôné un "encadrement militaire" pour les jeunes délinquants? "Il le complète: l'accès à l'emploi, c'est aussi l'ordre juste", a répondu Mme Royal.

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